Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/137

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membre viril plus énorme que le rouleau des deux Anticatons de César ; — ouvrage de César roulé sur papyrus — tellement évident que les vrais mâles s’enfuyaient, honteux de leurs testicules. » Ces spectacles suggestifs se produisirent longtemps ; même à Paris, en 1791, cela fut représenté au naturel sur la scène d’un théâtre où, d’après l’auteur de la Gynéologie, un homme nu besogna parfaitement une femme également nue, tous deux jouant des rôles de sauvages, et aux vifs applaudissements des spectateurs des deux sexes. Au demeurant, rien de nouveau sous le soleil. Il y avait en effet chez les Romains une vieille coutume : les jeux terminés, afin que les spectateurs eussent dès lors toute facilité de faire ce dont ils venaient de repaître leurs yeux avides, des prostituées étaient amenées sur la scène et publiquement mises à l’encan ; un héraut en faisait à haute voix la proclamation. Tertullien, Sur les spectacles.

« Bien plus ces courtisanes, victimes de l’impudicité publique, sont amenées sur le théâtre, plus misérables qu’elles s’exhibent aux femmes, à qui seules elles se cachaient jusqu’alors. On les expose à la vue des gens de tout âge, de toute dignité, et un crieur public fait connaître, pour ceux qui peuvent en avoir besoin, leur demeure, leur tarif, leur écriteau. » Isidore, dans ses Origines confirme le fait :

« Le théâtre, dit-il, ne diffère pas du lupanar : les jeux terminés, on y prostitue des femmes publiques. » C’est sans doute à un jeu du même genre que se complaisaient les ravisseurs de putains, dont parle Tite Live II :

« Cette même année, à Rome, durant la célébration des jeux, de jeunes Sabins, dans un accès de libertinage, enlevèrent des putains, occasionnant un attroupe-