Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/138

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ment suivi d’une rixe qui faillit dégénérer en combat. »

Maintenant si l’on veut remonter jusqu’à l’origine des tribades et en chercher l’explication on la trouvera d’abord dans une fable de Phèdre qui nous la rapporte de la manière suivante : « Un autre demanda quelle était l’origine des tribades et des cinèdes mâles. Le vieillard l’expliqua ainsi. Ce même Prométhée, qui façonna ces créatures d’argile qui se brisaient au moindre heurt de la fortune, avait modelé, un jour durant, les parties naturelles des deux sexes, que la pudeur nous a appris à cacher sous les vêtements, afin de pouvoir les adapter bientôt au corps de l’homme et de la femme. Tout à coup il reçoit de Bacchus une invitation à souper ; là il arrose ses veines d’un nectar copieux et rentre chez lui tard en titubant. Alors la raison à demi endormie, et dans le délire de l’ivresse, il applique le sexe de la femme au genre masculin et le membre viril aux femmes. Voilà pourquoi maintenant le libertinage se plaît à des jouissances dépravées. » Platon a imaginé une origine différente dans le Banquet au passage où il expose la célèbre fiction des hommes coupés en deux par Jupiter :

« Les femmes qui sortent d’un seul sexe, le sexe féminin, ne font pas grande attention aux hommes et sont plus portées pour les femmes ; c’est à cette espèce qu’appartiennent les tribades. »

« Regarde ces louves, qui vendent des jouissances au peuple ; elles sont aussi entre elles des frotteuses. »

Ailleurs, dans La Résurrection de la chair : Tertullien répète encore :

« Je n’appelle pas empoisonnée une coupe dans laquelle un moribond a vomi son dernier hoquet, mais plutôt celle qui est infectée de l’haleine d’une frotteuse ou d’un archi-