Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/150

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d’un prodige : un bouc s’accoupla publiquement avec une femme. »

Plutarque écrit aussi : « On rapporte qu’en Égypte le bouc de Mendès, enfermé avec un grand nombre de femmes, toutes fort belles, refuse d’avoir commerce avec elles, et leur préfère de beaucoup les chèvres. »

Et selon Venette, rien ne fut plus fréquent en Égypte, que de voir des jeunes filles coïter avec des boucs.

Strabon, dit également :

« À Mendès on honore Pan et le bouc ; là les boucs s’accouplent avec les femmes. »

Cette pratique ne fut pas non plus inconnue des Hébreux, à ce que nous apprend la loi de Moïse lui-même dans sa Lévitique :

« Celui qui aura coïté avec une jument ou une chèvre sera mis à mort, la bête aussi sera occise. La femme qui se sera accouplée avec un cheval sera tuée ainsi que l’animal. »

Et pensez-vous qu’il serait jamais venu à l’esprit de Juvénal et nous dire, ainsi que nous l’avons déjà relaté :

« Elle n’hésite pas un instant à se faire couvrir les fesses par un âne », s’il n’était réellement arrivé que des femmes supportassent l’accouplement avec un âne ? De même Apulée aurait-il décrit avec autant de détails que de grâces le coït d’une matrone avec Lucius changé en âne par suite d’une erreur de Fotis dans ses Métamorphoses ?

Mais une crainte me tourmentait fort. Comment faire, pourvu comme je l’étais de jambes lourdes et longues, pour chevaucher une si frêle créature, pour presser de mes ignobles sabots des membres aussi blancs, aussi délicats et qui semblaient faits de miel et de lait ? Ces lèvres mignonnes et purpurines, ces lèvres qui distillent l’ambroisie, comment