Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/151

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les baiser avec cette bouche hideusement fendue et ces dents en quartier de roc ? Comment la belle enfin, quelque démangeaison qu’elle eût de sentir mes griffes, pourrait-elle engouffrer un membre aussi énorme ? Malheur à moi ! me disais-je, je vais écarteler une femme noble. Je me vois déjà livré aux bêtes, et contribuant de ma personne aux jeux que va donner mon maître. Cependant les doux propos, les ardents baisers, les tendres soupirs, les agaçantes œillades n’en allaient pas moins leur train. Bref : « Je le tiens, s’écrie la dame, je le tiens, mon tourtereau, mon moineau chéri ! » Et m’embrassant étroitement, elle me fit bien voir que j’avais raisonné à faux et craint à tort. Resserrant son étreinte, elle m’introduisit tout entier en elle, oui tout. Et chaque fois que par ménagement, je tentais de retirer mes fesses, l’ennemi se portait en avant d’un effort effréné, et saisissant mon dard, se collait à moi par étreintes convulsives, au point que j’en vins à me demander si j’en avais réellement assez pour satisfaire sa lubricité. »

Au dire de Venette, encore une jeune fille de Toscane se fit couvrir par un chien, au temps du pape romain Pie V ; et à Paris, en octobre 1601, d’après une note d’Elmenhorst sur le passage d’Apulée, plus haut cité, précise ainsi :

« On découvrit une femme qui avait fait son affaire avec un chien ; l’application de la loi fut requise, et par une sentence unanime du Parlement, la femme adultère et le chien son complice furent brûlés vifs. »

Et quoi ? Une femme eut bien l’audace de subir un crocodile, s’il faut en croire Plutarque dans l’intelligence des animaux : « Tout dernièrement notre excellent Philinus, de retour près de nous d’un long voyage en Égypte, raconta qu’il avait vu dans la ville d’Antée une vieille femme