Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/30

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dont Brunck dans ses « Analecta » nous dit qu’il « vainquit à la course l’ardente Philénis, ses coursiers d’Hespérie rongeant encore leur frein. »

Chevauchant dans l’arène de Vénus, Plangon surpassait Philénis même dans l’art d’inventer des postures ; aussi cette merveilleuse artiste ès-voluptés rend-elle grâces à Vénus, dans cette épigramme, d’avoir récemment si bien fait son service avec quelques jeunes gens d’Hespérie qu’elle avait couchés sur le dos pour les chevaucher, que, leurs lascives mentules éreintées, ils l’avaient quittée incapables de tout désir.

C’était aussi la coutume de Lysidica d’exercer sur des hommes couchés ; elle était du reste tout aussi peu facile à lasser dans l’arène de Vénus ; Asclépiade en effet, dit dans l’épigramme suivante que « souvent elle a lutté contre des adversaires couchés sur le dos, sans jamais écorcher dans l’action sa cuisse agile. »

Et si ces femmes consacrent à Vénus un fouet, des rênes, des éperons, c’est pour rappeler cette posture qu’elles préfèrent dans le coït, et où elles chevauchaient au lieu d’être chevauchées.

Ne terminons pas sur ce sujet, sans indiquer que c’est par un moyen analogue que Fotis assouvit son cher Lucien par les jouissances d’un baiser onduleux, ainsi qu’on peut sans peine en conclure, en lisant ces quelques lignes des « Métamorphoses » d’Apulée :

« En disant ces mots, elle monta sur la couchette, s’accroupit sur moi, et par des secousses répétées, des mouvements lubriques elle agita si bien ses reins élastiques qu’elle me fit goûter la saveur du baiser onduleur ; tant qu’enfin, la tête vide, les membres mous, accablés de