Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/33

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les membres et les reins de ceux qui s’accouplent pour les mystères du baiser fussent-ils élastiques au-delà de ce qu’on peut imaginer. Certainement il vient à la pensée beaucoup plus d’attitudes qu’on n’est capable d’en exécuter. Comme rien n’arrête les désirs de sens ardents, rien non plus n’est difficile à une imagination lubrique. Elle se glisse où elle veut, par tout chemin qu’elle essaie ; au milieu même des rochers inaccessibles elle découvre une plaine. Le corps qui n’a pas les mêmes privilèges ne peut réaliser toutes les inventions, bonnes ou mauvaises, de l’esprit. »

Il est aussi des plus fréquents, le coït d’un homme debout avec une femme lui faisant face. D’abord il est facile à réaliser en quelque endroit que ce soit ; il suffit que la femme relève ses vêtements, que l’homme tire son membre. D’autre part, il est des mieux appropriés aux exigences de ceux qui doivent profiter en hâte d’une occasion qui s’offre, et surtout lorsqu’il importe d’aller vite, comme il arrive souvent dans les plaisirs dérobés. C’était la posture qu’adoptaient les voisines, au prurit insatiable, dont Priape blâme le dévergondage en sa « Priapée XXV : »

« Coupez-moi le membre génital que toutes les nuits me fatiguent des voisines en rut insatiable, plus dévergondées que des moineaux aux printemps, ou bien je crève. »

J’ai souvenir d’un très illustre médecin, mon contemporain — j’ai failli dire son nom, — lequel, pour convaincre de sa véracité, faisait venir sa fille rougissante et, la montrant du doigt à ses auditeurs souriants, disait : « Je l’ai faite debout. »

Un homme debout peut encore coïter avec une femme lui faisant face et qu’il soulève, soit qu’il supporte tout le poids de son corps en croisant les jambes de la femme sur