Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/44

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Comme les femmes sont pédiquées plus rarement que les hommes, on a coutume d’appeler ce baiser « le baiser masculin ». Il se satisfait, soit activement — c’est le baiser des pédicons — soit passivement — c’est celui des patients. Il est facile de comprendre que le pédicon éprouve de la jouissance, puisque celle-ci dépend tout entière du frottement de la mentule ; mais comment se fait-il que le patient prenne du plaisir à l’introduction d’un membre roide dans ses propres entrailles ? Voilà qui me semble difficile à comprendre. Il est vrai que je suis affligé d’une certaine étroitesse d’esprit et que je suis totalement ignorant de pareils procédés, auxquels je reste étranger. Gardez-vous en effet de croire que la jouissance du patient n’est pas de première qualité, et qu’il ne se prostitue au pédicon que pour préluder au légitime jeu du baiser, dans lequel il pédiquera à son tour ; ne croyez pas davantage qu’il remédie, dans la mesure du possible, à l’inertie de sa propre mentule, en considérant la vigueur d’un autre nerf ou bien en se faisant chatouiller le podex. Antoni Beccadelli nous apprend que ce résultat peut être obtenu par l’introduction profonde du doigt dans l’anus.

« Ta mentule est roide, Quinctus, pour les femmes que tu n’aimes pas ; pour celle qui te plaît, tu ne peux bander. Celui qui veut pouvoir n’a qu’à s’introduire les doigts dans l’anus ; ainsi, dit-on, Pâris en usait avec Hélène. »

Pétrone nous raconte aussi qu’Enothée enfonça un pénis de cuir dans l’anus d’Eucolpe pour surexciter le nerf du garçon. Enothée, dit-il, exhibe un engin de cuir, aux contours enduits d’huile, de poivre en poudre, de graine d’ortie pilée, et me l’introduit peu à peu dans l’anus.