Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/45

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Mieux encore, Aloisia Sigéa recommande les coups de verges appliqués sur l’anus ;

« Il y a parmi nous un certain marquis Alphonse que les coups de fouet excitent à la lutte amoureuse, pour laquelle il reste, sans cela, inerte et impuissant. Il se fait meurtrir les fesses à coups de verges qu’il reçoit sans broncher : cependant sa femme s’étale sur le dos, prête au baiser. À mesure que les coups pleuvent, il bande, et plus ils sont violents, plus ardente est son érection. Dès qu’il voit son arme prête, il se jette sur sa femme couchée, lui imprime des mouvements désordonnés, la met en rut, l’arrose enfin des dons célestes de Vénus, et la comble de toutes les jouissances qui sont le privilège du baiser. »

Encore aujourd’hui, dans les lupanars de Londres, il ne manque pas d’individus chargés d’appliquer les verges à ceux qui le désirent, au témoignage de l’auteur de la « Gynéologie », ouvrage allemand.

C’est le même moyen qu’avait imaginé l’ingénieuse mentule de Rousseau le Génevois qui, tout enfant, criait sous les coups de fouet appliqués sur ses fesses par Mademoiselle Lambercier et qui, tout le reste de sa vie, souhaita éperdûment ce châtiment. Voici comment il raconte ce joyeux épisode, avec une élégance coutumière. Ces lignes sont extraites des « Confessions » :

« Comme Mademoiselle Lambercier avait pour nous l’affection d’une mère, elle en avait aussi l’autorité et la portait quelquefois jusqu’à nous infliger la punition des enfants, quand nous l’avions méritée. Assez longtemps elle s’en tint à la menace, et cette menace d’un châtiment tout nouveau pour moi me semblait très effrayante ; mais après l’exécution je le trouvai moins terrible à l’épreuve que