Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/52

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touffue. Mais ce membre si lent à s’émouvoir chez les vieux boucs, si laid chez l’homme velu, tu aimes à le sentir bien roide dans ton anus d’efféminé. »

« On ne peut se fier au visage. Quel quartier en effet ne regorge de cynique à face grave ? Tu flagelles l’obscénité, toi, le plus infâme cloaque des cinèdes de la bande socratique. Tes membres se hérissent de poils, il est vrai, et tes bras couverts de crins durs annoncent une âme énergique ; mais à ton anus lisse, le médecin coupe en riant les excroissances enflées. »

« Tu peignes, tu parfumes ta barbe au menton. Pourquoi gardes-tu épilées tes parties sexuelles ? »

Voilà pourquoi Martial recommande à Charidemus d’épiler ses fesses, afin de ressembler à un patient plutôt qu’à un fellateur :

« Parce que tu as les jambes hérissées de poils et la poitrine velue, tu crois, Charidemus, donner le change à l’opinion. Crois-moi, arrache les poils de tout ton corps et prouve par témoins que tu épiles tes fesses. Pourquoi ? dis-tu. Tu sais que bien des gens jasent beaucoup sur ton compte. Fais en sorte, Charidemus, qu’ils te prennent pour un patient. »

Il n’y avait pas que les patients qui s’épilaient, mais encore tous ceux qui menaient une existence désœuvrée et efféminée ; Quintilien nous apporte dans son « Institution oratoire » :

« Bien que les manies de s’épiler, de se couper les cheveux par étages et de boire avec excès dans les établissements de bains aient gagné la ville, ce ne sont point à proprement parler des usages, car rien de tout cela n’est à l’abri du blâme. »