Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/61

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Les femmes, déjà à cette époque, disposaient d’ingénieuses explications.

Pourtant ce n’était pas sans quelque inconvénient que les femmes consentaient à se laisser enculer : sur ce point écoutons Aloisia, qui s’y connaît en voluptés.

« De fort cuisantes souffrances sont infligées au partenaire qui joue le rôle de patient, et, la plupart du temps, il est pénétré par un trop gros membre, les plus graves maladies peuvent survenir, que toute l’industrie d’Esculape lui-même ne saurait guérir. Les muscles sont déchirés au point que les excréments s’évacuent d’eux-mêmes, malgré le malade. Rien de plus ignoble. J’ai connu des femmes du meilleur rang couvertes d’ulcères pullulants et souffrant si atrocement que deux et même trois ans suffisaient à peine pour les rendre à la santé. Pour moi (c’est Tullia qui parle), les maudits embrassements d’Aloisius et de Fabricius ne m’ont pas laissée complètement indemne. Au début, tandis qu’ils enfonçaient leur pieu, j’ai ressenti une épouvantable douleur ; bientôt l’illusion d’un léger chatouillement soulagea ma peine. Mais dès que je fus rentrée chez moi, la plus violente douleur s’empara de nouveau de mon podex qu’ils avaient mis en lambeaux. Je brûlais d’un prurit ardent ; et tous les soins d’Ursina vinrent péniblement à bout de cette inflammation. Si j’eusse négligé ces blessures, je pouvais périr misérablement. »

Il est maintenant facile de comprendre pourquoi le poète Martial interroge avec malice le philosophe Pannicus :

« Toi qui connais les causes et les mobiles des sectes, dis-moi, Pannicus, se faire percer de part en part, quel dogme est-ce ?

Ce philosophe efféminé, qui avait coutume de parler