Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/75

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chambre d’Alexandre VI) au Palais apostolique, cinquante belles prostituées, appelées courtisanes, qui, après le souper, dansèrent avec les valets et d’autres personnes qui étaient là, vêtues de leurs habits d’abord, puis toutes nues. Le souper achevé, on disposa les candélabres ordinaires de la table, avec les chandelles allumées, et on sema par terre, devant les candélabres, des châtaignes que les prostituées ramassaient, en se promenant sur les pieds et sur les mains, toutes nues entre les candélabres. Le Pape, le Duc et Lucrèce, sa sœur, étaient présents et contemplaient le spectacle. Enfin on apporta les cadeaux : manteaux de soie, paires de chaussures, toques et autres objets, destinés à ceux qui connaîtraient charnellement le plus des susdites courtisanes ; elles furent charnellement caressées en public, dans l’enceinte même, les assistants jouant le rôle d’arbitres, et les prix distribués aux vainqueurs. »

Le suçage, quoique considéré comme un acte des plus obscènes, une jouissance sale, était, probablement pour cette raison, très recherché. On disait avec mépris : « Souiller, offenser la bouche. » Mais en attendant on y enfonçait son dard avec plaisir chaque fois que s’en présentait l’occasion. Martial lui-même conseillait : « Pourquoi fatiguer de tes vaines poursuites les cons et les culs ; adresse-toi plus haut : c’est dans une bouche qu’un vieux membre retrouve la vie. » Et Horace affirmait que la meilleure façon de mettre à bout l’engin le plus tendu c’était de le travailler avec la bouche. Martial raconte que certains maris, surprenant leur femme en adultère, se faisaient tout simplement sucer par le complice ; agréable punition. D’autres plaisantaient en leur bouchant le derrière par un raifort. C’était aussi considéré comme le moyen le plus sûr d’imposer