Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/74

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On signifiait l’acte de sucer ou d’être sucé par le mot lesbianiser ou phénicianiser. Et la signification allait loin, à preuve que Galien, le médecin, écrivait :

« Boire de la sueur, de l’urine, ou des menstrues de femme, manger des excréments humains, c’est le fait de phénicianisants ou de lesbianisants. Les mœurs lesbiennes étaient déjà en ce temps-là, considérées comme fort dépravées. Ausone le poète parle sans respect de Crispa la suçeuse, qui « exerçait tous les baisers de son seul corps, masturbant, suçant, jouant de l’une et l’autre fente, voulant tâter de tout avant de mourir. »

Selon Martial on aimait bien aussi à se livrer à ces jeux en pleine lumière : « j’aime à folâtrer à la lueur de la lampe. » Auguste, on l’a déjà vu, en plein festin, aimait à prendre les femmes de ses convives.

De même Caligula, selon Suétone.

« Il faisait passer et repasser devant lui et examinait avec l’attention méticuleuse d’un marchand d’esclave, les femmes de la plus haute distinction, qu’il avait invitées à souper avec leurs maris ; et si quelques-une baissaient la tête par pudeur, il la leur relevait avec la main. Il emmenait ensuite dans une chambre voisine chacune de celles qui lui plaisaient le plus ; puis en rentrant dans la salle du festin avec les marques toutes récentes du plaisir, il louait ou critiquait tout haut ce qu’elles avaient de bien ou de mal, et il disait jusqu’au nombre de ses exploits. »

Et plus tard, à l’époque de la Renaissance italienne, mêmes coutumes parfois chez les papes : ainsi ce banquet donné par le pape Alexandre VI et décrit par Jean Burchard :

« Le dernier dimanche du mois d’octobre, au soir, soupèrent avec le duc de Valentinois, dans sa chambre (la