Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/80

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Nous sommes en effet amenés à croire que Lupus suçait plutôt qu’il ne chevauchait. De même le mari de Glycère, si du moins elle en avait un, ne devait pas redouter que Lupercus labourât dans son champ à lui ; Martial nous le donne du reste à entendre :

« Lupercus aime la belle Glycère ; seul il la possède, seul il est son maître. Comme il se plaignait avec tristesse de ne pas l’avoir chevauchée de tout un mois, Elien lui demanda le motif de cette abstinence : c’est, répondit-il, que Glycère a mal aux dents et une fluxion dans la bouche. »

Est-il vrai que, comme le pense Lepidinus celui qui une fois a sucé ne peut plus le désapprendre ? Je le laisse à décider aux gens experts. Aloisia est bien de cet avis ;

« Ceux qui l’ont tenté une seule fois, l’aiment éperdument. »

— Après avoir sucé, on se nettoie la bouche, qui songerait à s’en étonner ? C’est ce que dit Martial ;

« Tu suces et tu bois de l’eau, Lesbia, voilà qui est bien. Laver ta bouche, Lesbia, c’est laver la partie de ton corps qui en a le plus besoin. »

Du reste demander qu’on vous prêta la bouche c’était plus insolent que demander le cul ou le con. Quand on disait d’une femme qu’elle ne refusait rien cela signifiait qu’elle consentait à sucer.

Pour cela les suceurs ou suceuses ne tenaient pas à être surpris :

Martial ainsi nous le déclare : « Toutes les fois que tu as franchi le seuil d’une de ces cellules portant une inscription, attiré soit par un jeune garçon, soit par une jeune fille, tu ne te contentes pas d’être protégé par la porte, le rideau et la serrure, tu exiges que le mystère soit plus profond