Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/79

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ral, se délectait sur ses vieux jours, de ce genre de jouissance. »

Longtemps avant, le génie libertin de Tibère avait imaginé un mode nouveau de suçage si l’on en croît Suétone :

« Il poussa la turpitude plus loin encore, et jusqu’à des excès qu’il est aussi difficile de rapporter que d’entendre. Il faisait dresser des enfants dès l’âge le plus tendre, qu’il appelait ses petits poissons, et qui se jouaient entre ses jambes lorsqu’il était dans le bain, le chatouillant doucement avec la langue et les dents ; et même il usait d’eux comme de nourrissons un peu forts, mais encore à la mamelle, en approchant de leurs lèvres son engin qu’ils pouvaient prendre pour le sein. C’est un genre de plaisir auquel le prédisposaient et son âge et son inclination. »

Il semble qu’on soit plus prédisposé à la jouissance du suçage en avançant en âge, la mentule cessant alors de répondre aux désirs. C’est ce qu’entend Martial, nous disant :

« Nul n’est trop vieux pour bander en bouche » ; et aussi « tu guignes la fente d’en haut ; c’est là qu’une vieille mentule retrouve la vie. » Et encore, « depuis longtemps, Lupercus, ton membre a cessé de se dresser ; insensé, tu mets tout en œuvre pour la faire bander. Tu t’es mis à corrompre, à force d’argent, des bouches pures. Même ainsi tu ne réussis pas à éveiller ta lubricité. N’est-il pas bien étonnant, bien incroyable, Lupercus, que ta mentule qui ne peut plus dresser te coûte si cher ? »

C’est un des motifs pour lesquels les suceurs sont moins à craindre des maris. Ainsi Martial se montra indulgent envers Lupus, qu’il surprit suçant Polla sa maîtresse.