Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

as comme putain ta main gauche, qui sert complaisamment à tes lubricités, tu es d’avis que cela n’a aucune importance. C’est un crime, crois-moi, un crime abominable, tel que tu ne peux en concevoir l’énormité. Pour avoir baisé un coup, Horace a donné naissance à trois enfants ; d’un seul coup aussi Mars a rendu la pudique Ilia mère de deux enfants. C’en était fait de toute cette génération, si chacun de ces hommes, se masturbant, eût demandé à ses mains de sales jouissances. Crois-en la nature elle-même qui te dit : ce que tu gaspilles avec tes doigts, Ponticus, c’est un homme. »

Et dans le même sens une autre épigramme :

« Tu me jures toujours, Lygdas, que tu vas te rendre à mon appel : tu fixes l’heure, l’endroit. Et lorsque, en pleine érection, j’ai langui dans une longue et vaine attente, ma main gauche vient à mon secours et te remplace. »

De même ce passage du sixième livre de Ramusius :

« Que fais-tu ? ta main gauche est-elle saine et valide ? Sers-t-en donc, tu n’as pas besoin d’autre putain. Ne va pas acheter ce que pour rien ta main gauche peut te procurer. »

Cependant certaines personnes se servaient de la main droite ; témoin Ramusius de Rimini :

« Je suis oppressé, Donat, par l’érection au point que, si tu ne viens pas à mon secours, ma mentule va choir. Je ne peux m’administrer le remède avec ma main droite, elle est blessée. Je n’ai pas d’argent, je n’ai pas de bel Hylas, pas de cunnus à ma disposition, aucun moyen de baiser. Pour me conserver la vie, apaise Vénus, tu le peux pour un as. »

De même Pacificus Maximus dit dans une élégie :

« Que faire maintenant ? Je suis brisé par une longue érection, et j’emplirais trois ou quatre fois de grosses outres. Depuis déjà longtemps ma mentule n’a connu de cunnus,