Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/91

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depuis longtemps elle n’a pas fouillé les entrailles d’un garçon. Elle bande le jour, elle bande la nuit, et jamais ne pend ; sa tête jour et nuit est roide. Nul garçon, nulle jeune fille n’entend mes prières, personne ne vient à mon secours ; ma main droite, une fois de plus, va remplir l’office accoutumé. »

Nous avons vu tout à l’heure avec quelle sévérité Martial gourmande le masturbateur Ponticus pour gaspiller un homme avec ses doigts : et pourtant ce même censeur n’hésitait pas à employer l’office de sa main lorsque l’érection le brisait :

« À défaut de Ganymède, dit-il ma main vient à mon secours. »

« À ton défaut, j’ai souvent recours à ma main gauche. »

Et l’homme sévère ne songe pas à se lamenter lorsqu’il donne des instruction au cinède Télesphore, en ces termes :

« Quand tu vois que j’ai envie de toi, Télesphore, quand tu sens que je bande, tu manifestes des exigences ; tu supposes que je ne saurais rien te refuser. Et si je ne te promets pas par serment de te contenter, tu me dérobes ces fesses qui te donnent tant d’empire sur moi. Que deviendrais-je, si l’esclave qui me rase me réclamait sa liberté et une fortune, en tenant le rasoir sur ma gorge ? Je promettrais, car ce ne serait plus alors au barbier, mais à un voleur, que j’aurais à faire. La peur est un grand tyran. Mais lorsque le rasoir serait rentré dans son étui, je romprais bras et jambes au barbier. À toi pourtant je ne ferai rien, mais lorsque j’aurai lavé ma main gauche, ma mentule dira à ton insatiable avarice de lécher. »

Il voulait dire : « Ma main gauche viendra au secours de ma mentule en travail ; et dès que, la