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NOTES DU CHAPITRE DIX-SEPTIÈME.

(e) Les enfants des cultivateurs ne mangeaient autrefois à la table de leurs père et mère qu’après leur première communion. Il y avait, dans les familles aisées, une petite table très-basse pour leur usage ; mais généralement les enfants prenaient leur repas sur le billot : il y en avait toujours plusieurs dans la cuisine, qui était quelquefois la chambre unique des habitants : ces billots suppléaient dans l’occasion à la rareté des chaises ; et servaient aussi à débiter et hacher la viande pour les tourtières (tourtes) et les pâtés des jours de fêtes. Il ne s’agissait que de retourner le billot, suivant le besoin. Dans leurs petites querelles, les enfants plus âgés disaient aux plus jeunes : — tu manges encore sur le billot ! ce qui était un cruel reproche pour les petits.

(f) Le récit de ce meurtre, raconté par le capitaine Des Écors, est entièrement historique. Un des petits-neveux de l’infortuné Nadeau disait dernièrement à l’auteur que toute sa famille croyait que le général Murray avait fait jeter à l’eau les deux orphelines dans le passage de l’Atlantique, pour effacer toute trace de sa barbarie, car on n’avait jamais entendu parler d’elles depuis. Il est plutôt probable que Murray les aura comblées de biens et qu’elles sont aujourd’hui les souches de quelques familles honorables. L’auteur a toujours entendu dire, pendant sa jeunesse, à ceux qui avaient connu le général Murray, et qui ne l’aimaient pourtant guère, que son repentir avait été réel.

(g) Les anciens Canadiens avaient pour habitude, même à leurs moindres réunions, de chanter à leurs dîners et soupers : les dames et les messieurs alternativement.

(h) Ces jeux, qui faisaient les délices des réunions canadiennes, il y a soixante ans, ont cessé par degré dans les villes, depuis que l’élément étranger s’est mêlé davantage à la première société française.

(i) L’auteur peint la société canadienne sans exagération et telle qu’il l’a connue dans son enfance.


CHAPITRE DIX-HUITIÈME.


(a) Les anciens Canadiens, lorsqu’ils étaient en famille, déjeunaient à huit heures. Les dames prenaient du café ou du chocolat, les hommes quelques verres de vin blanc avec leurs viandes presque toujours froides. On dînait à midi : une assiétée de soupe, un bouilli et une entrée composée soit d’un ragoût, soit de viande rôtie sur le gril, formaient ce repas. La broche ne se mettait que pour le souper qui avait lieu à sept heures du soir ; changez les noms et c’est la manière de vivre actuelle. Le dîner des anciens est notre goûter, leur souper notre dîner.

(b) Voir la note (i) chapitre seizième.