Ça doit être fort amusant ; il faudra que je me fasse rouler par mes sujets.
Bonjour, Dromadairos… bonjour, mon ami.
Bon… bonjour, ma… ma… ma sœur !
Bouriquet, filez !
Va donc m’acheter un dindon.
Allons, Gogo, pas de bêtises. Ce drôle-là a l’air de me prendre pour son père.
Mon petit Dromadairos, je vais t’apprendre une grande nouvelle.
Une nou… nou… ou… ouvelle !
Gogo, voilà qui est un peu familier. (Le singe éternue.) Dieu vous bénisse !
Nous avons résolu de te marier.
Me ma… ma… marier ! Ah ! non ! ah ! ah ! ah ! non !…
Gogo, voulez-vous bien lâcher mon nez ?
Je ne veux pas de vos prin… in… incesses… Qu’on me laisse trantran… trantran… tranquille !
Mais alors dis-nous pourquoi tu es triste, nigaud ? Allons, qui vient encore nous déranger ?
Une bohémienne célèbre vient de se présenter à la porte du palais.
Une bohémienne !… A-t-elle une voiture ?
Non, elle a une canne. Elle demande la faveur de vous baiser les pieds.
Comment donc ! mais elle nous baisera même le visage si ça lui est agréable.
Introduisez la bohémienne. (Le Garde sort.) Mon frère, cette femme va nous dire notre bonne aventure
Laisse-moi trantran… laisse-moi tranquille.
Je crois que mon beau-frère devient crétin !
SCÈNE VIII.
C’est la bohémienne ;
Je tremble à la voir ;
Elle a le pouvoir.
Je suis bohémienne ;
Mais je ferai voir
D’une magicienne
Que j’ai le pouvoir.
Salut au seigneur Ganachini, à son épouse Violentine, et à leur frère le seigneur Dromadairos.
Comment ! vous avez tout de suite deviné nos noms ! (À part.) Il est vrai qu’elle a pu les demander à mon suisse.
Je sais tout… je devine tout… je prévois tout… je guéris les maladies les plus noires… les mélancolies les plus sombres.
Si vous aviez aussi quelque chose pour les cors aux pieds ?
Voulez-vous vous taire ! (À la Chouette.) Mon frère Dromadairos et moi, nous allons essayer de votre talent.
Volontiers.
SCÈNE IX.
Les Mêmes, BOURIQUET.
Seigneur ! seigneur ! une nouvelle terrible !
Qu’est-ce donc, Bouriquet ?
Il n’y a plus de dindons au marché !
Plus de dindons !… Nous allons nous y transporter tous les deux, et tout-à-l’heure je te réponds qu’il y en aura plus d’un ! Madame, je vous laisse avec la bohémienne.
C’est bien, allez ; nous n’avons pas besoin de vous.
Viens, Bouriquet… Plus de dindons dans mes