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Page:De La Harpe - La Logique de l’assertion pure, PUF, 1950.djvu/53

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L’ASSERTION, LA NÉGATION

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l’acte opératoire lui-même qui est nécessaire en soi, comme fait psychologique, et l’analyse que le logicien en tente : le résultat de celle-ci, consigné dans des formules, corrobore-t-il ou non l’opération ? Seul le progrès de la réflexion logique peut répondre à la question ; il est vain de prétendre fixer celle-ci une fois pour toutes. Cependant la sagesse la plus élémentaire conseille de tenir pour valable ce qui procède d’une analyse attentive sans courir la chimère d’un absolu qui est presque toujours décevante.

L’énonciation au titre de fait logique (commun aux deux classifications précitées) subsiste aussi bien pour « il est établi » que pour « il est exclu ». Dans les deux cas, l’esprit prend une attitude ferme : la lexis est admise dans le premier cas (A), elle est écartée dans le second (E). L’assertion est donc aussi bien acceptation que refus, car dans les deux cas le rapport de l’assertion à la lexis est une attitude ferme de l’esprit, spontanée ou contrôlée. Mais s’agit-il du doute (A’), alors il y a suspension, refus de se prononcer sans pour cela écarter la lexis elle-même : assertion et lexis sont dissociés ; il faudrait parler ici de jugements problématiques. S’agit-il au contraire de la non-exclusion (E’), il y a suspension de l’exclusion même au profit de la lexis ; ce sont des jugements de possibilité. Nous avons essayé de montrer que ces deux types de modalité divergent profondément.

§ 2. L’itération et les règles de composition des assertions

I) Nous désignons par le terme d’itération l’opération qui consiste à composer une des quatre assertions