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Page:De La Nature.djvu/119

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s’apperçoit-il de sa fatigue. Ce qu’il perd lui est promptement restitué. Lors donc que la faculté génératrice, pour l’exercice de laquelle la vigueur avoit été donnée à l’animal, vient à s’éteindre, il ne doit pas mourir avec elle. L’usage ménagé qu’il en a fait n’a pas consumé tout le principe vital : le reste aura son effet. En s’éteignant elle laisse le corps à peu près au même degré de force organique où elle l’a trouvé. Je le conclus de ce que la derniere liqueur séminale a les mêmes qualités que la premiere : elle est également légere, fluide, rare & inféconde. L’écoulement menstruel dans les filles qui entrent en puberté, ressemble fort en quantité & en qualité à celui des femmes qui sont sur le déclin de leur fécondité.

Ainsi la nature, qui dans la succession passagere des individus n’a en vue que la durée permanente des especes, leur donne la vie uniquement pour cette fin. Marchant toujours d’un pas égal, & non par sauts, elle les amene insensiblement au point d’organisation convenable à cet effet. Elle les y soutient pendant un tems plus ou moins considérable, selon qu’ils en ont besoin pour remplir entiérement ses desseins. Dès qu’ils y deviennent inhabiles, elle se hâte de leur ôter la force & la vie, dans la même gradation qu’ils les ont reçues.