Aller au contenu

Page:De La Nature.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

c’est un inconvénient inévitable. Voilà pour les différences réelles & plus marquées. Quant aux nuances plus fines de dissemblance, on les rapporte légitimement à la maniere dont les animalcules se présentent à l’observateur, par le plus ou le moins de mouvement qu’ils se donnent. Les uns présentent le ventre, d’autres le dos, qui le côté, qui la tête, & qui la queue. Quelques-uns vont très-vîte & ressemblent à un filament droit surmonté d’une petite aigrette en contours arondis : d’autres ont un mouvement plus lent & ondulé : d’autres encore se courbent, nouent leur queue en divers sens, etc.

Leeuwenhoek trouve des figures tant soit peu dissemblantes aux animaux spermatiques de la même espece, vus dans plusieurs gouttes de semence, quelquefois aussi vus dans la même. Moi, je ne les crois que des aspects différens de la même figure. Prenons pour exemple les animaux spermatiques du lapin, dont cet observateur nous a donné plusieurs figures. Dès le premier coup d’œil les nuances paroissent fort légeres : elles vont être nulles. Prenez la premiere figure ; concevez-la traversée dans sa longueur par un fil qui en soit l’axe ; imaginez-vous la voir tourner sur ce fil par un mouvement de rotation ; après une révolution entiere vous aurez eu presque toutes les autres figures.