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Page:De La Nature.djvu/262

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la tête, & le reste l’épine du dos (car c’est tout ce qu’on y distingue), & qui prend accroissement dès le premier instant de l’incubation. Ici donc il n’y a de génération réelle que par le mêlange de la semence du coq avec celle de la poule.

Aujourd’hui est-il permis de douter que les deux sexes ne contiennent réellement la liqueur prolifique ; qu’au moment de l’accouplement ces deux liqueurs ne se mêlent ; de quelque maniere que la chose arrive, nous dirons bientôt comment elle pourroit arriver ; qu’enfin ce mêlange ne produise le foetus ? J’universalise volontiers cette sorte de génération, la seule proprement dite. Les exemples contraires sont de peu de valeur. Nous sommes sûrs que les limaçons & quantité de vers de terre que l’on a observés, ont les deux sexes, & conséquemment une semence mâle & une semence femelle qui se mêlent pour la génération. Par voye d’analogie Aristote a donné les deux sexes aux coquillages de mer ; pourquoi ne les donnerions-nous pas aux polypes qui sont des vers d’eau ? Nous y sommes invités par la même loi d’analogie, & rien ne la contredit.

Quoique nous voyons les polypes multipliés par leurs parties détachées, qu’est-ce qui empêche qu’ils ne puissent se reproduire aussi d’eux-mêmes comme les vers de terre,