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Page:De La Nature.djvu/263

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étant en même tems mâles & femelles comme eux. On dira que c’est leur donner sans nécessité deux sortes de génération, lorsqu’une suffit ; que celle-ci est un fait & l’autre une conjecture.

Non : c’est un fait pour le moins aussi réel que l’autre ; car en quoi consiste la multiplication des polypes par leurs parties détachées ? Le voici. Le corps du polype mere de l’espece qui se remue, est garni de vessicules qui renferment chacune un polype semblable, mais plus petit : ils y sont comme dans une matrice, ils y croissent & se développent. Après un certain accroissement, ils brisent la membrane qui les recouvre, & se détachent du polype mere. Est-ce là une génération, ou bien un accouchement ? Qu’on les détache par section, cela revient au même. Le polype sédentaire est engagé dans un tuyau, ou cellule membraneuse. Sur ce premier tuyau s’éleve un second qui contient aussi un polype : de la cellule de celui-ci part un troisieme tuyau avec un polype ; sur le troisieme naît un quatrieme qui porte aussi son ver, etc. Comme ces tuyaux sont emboités les uns dans les autres, ils vont toujours en décroissant ; or que par la section on sépare ces tuyaux avec leurs vers, pourra-t-on appeller cela une multiplication, une génération ? Il n’y a point là de nouveau polype