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Page:De La Nature.djvu/443

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sortes, à l’égard de leur intensité : en sensations très-vives, en sensations moins vives, & en sensations foibles.

Les premieres frappent l’ame, l’étonnent, la transportent, l’agitent : suite nécessaire de l’agitation violente des fibres, qui est comme une vraie convulsion. Elles sont les germes des passions. Les secondes touchent l’ame plus doucement : elles l’attachent moins. Les dernieres l’atteignent à peine : elle n’y fait presque pas d’attention. Aussi a-t-elle un très-grand nombre de ces sortes de sensations foibles & languissantes, sans s’en appercevoir. Variété 4.

Les sensations varient selon le rapport de leurs objets avec la constitution de notre être.

L’ame est la protectrice du corps : elle est chargée de pourvoir à sa conservation. Ce seroit peu, pour l’y engager, que par la connoissance de ce qui se passe dans le plan du cerveau, elle fût avertie de ce qui arrive au corps, & connût si les changemens qu’il éprouve, sont favorables ou contraires à son bien-être. Cette connoissance purement spéculative ne seroit d’aucune utilité. Il vaut bien mieux qu’elle soit affectée agréablement ou désagréablement selon que les objets présens sont utiles ou nuisibles au