Aller au contenu

Page:De La Nature.djvu/444

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

corps. Par la douleur & le plaisir qu’elle ressent à l’occasion de la bonne ou mauvaise situation du corps, elle s’identifie, pour ainsi dire, avec lui : car la force de l’union va jusques-là ; & elle en est plus portée à en prendre le soin convenable. Elle y trouve encore un autre intérêt : celui de l’exercice de ses facultés, qu’elle n’exécute bien qu’à la faveur de la bonne constitution corporelle.

Voilà une quatrieme division des sensations, la plus générale de toutes. Il n’y a pas une sensation qui ne participe plus ou moins du plaisir ou de la douleur. Il n’est point de sensation indifférente. Celles que l’on qualifie de ce nom, sont ainsi appellées par abus, parce que la nuance de plaisir & de douleur qu’elles ont, est si foible qu’elle en devient imperceptible.

En quoi consiste dans les fibres sensitives, la différence du plaisir & de la douleur ? Elle doit être très-grande cette différence ; car qu’y a-t-il de plus dissemblable, que l’extrême de la douleur, & l’extrême du plaisir ? Elle doit ensuite diminuer jusqu’à une dégradation infinie ; car la douleur commence au point où finit le plaisir, & le passage de l’une à l’autre est de la plus grande finesse. Cela peut s’expliquer ainsi.

Par la troisieme variété des sensations, il est suffisamment prouvé que les fibres sensitives