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XL


Croyez-vous que le bœuf qu’on nourrit à l’étable pour l’atteler au joug et qu’on engraisse pour la boucherie, soit plus à envier que le taureau qui cherche libre sa nourriture dans les forêts ?

Croyez-vous que le cheval qu’on selle et qu’on bride, et qui a toujours abondamment du foin dans le râtelier, jouisse d’un sort préférable à celui de l’étalon qui, délivré de toute entrave, hennit et bondit dans la plaine ?

Croyez-vous que le chapon à qui l’on jette du grain dans la basse-cour, soit plus heureux que le ramier qui, le matin, ne sait où il trouvera sa pâture de la journée ?