Page:De Lamennais - Paroles d'un croyant, 1838.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XLII


Et la patrie me fut montrée.

Je fus ravi au-dessus de la région des ombres, et je voyais le temps les emporter d’une vitesse indicible à travers le vide, comme on voit le souffle du Midi emporter les vapeurs légères qui glissent dans le lointain sur la plaine.

Et je montais, et je montais encore ; et les réalités, invisibles à l’œil de chair, m’apparurent, et j’entendis des sons qui n’ont point d’écho dans ce monde de fantômes.

Et ce que j’entendais, ce que je voyais était si vivant, mon âme le saisissait avec une telle puissance, qu’il me semblait qu’auparavant tout ce que