Page:De Lamennais - Paroles d'un croyant, 1838.djvu/66

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Et regardant, il vit les petits bien portants ; pas un ne semblait avoir pâti.

Et ceci l’ayant étonné, il se cacha pour observer ce qui se passerait.

Et après un peu de temps, il entendit un léger cri, et il aperçut la seconde mère rapportant en hâte la nourriture qu’elle avait recueillie, et elle la distribua à tous les petits indistinctement, et il y en eut pour tous, et les orphelins ne furent point délaissés dans leur misère.

Et le père qui s’était défié de la Providence raconta le soir à l’autre père ce qu’il avait vu.

Et celui-ci lui dit : Pourquoi s’inquiéter ? Jamais Dieu n’abandonne les siens. Son amour a des secrets que nous ne connaissons point. Croyons, espérons, aimons, et poursuivons notre route en paix.

Si je meurs avant vous, vous serez le père de mes enfants : si vous mourez avant moi, je serai le père des vôtres.

Et si, l’un et l’autre, nous mourons avant qu’ils soient en âge de pourvoir eux-mêmes à leurs nécessités, ils auront pour père le père qui est dans les cieux.