Page:De Lamennais - Paroles d'un croyant, 1838.djvu/78

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n’a rien à commander à son frère. Les frères se lient entre eux par des conventions mutuelles, et ces conventions c’est la loi, et la loi doit être respectée, et tous doivent s’unir pour empêcher qu’on ne la viole, parce qu’elle est la sauvegarde de tous, la volonté et l’intérêt de tous.

Soyez hommes : nul n’est assez puissant pour vous atteler au joug malgré vous ; mais vous pouvez passer la tête dans le collier, si vous le voulez.

Il y a des animaux stupides qu’on enferme dans des étables, qu’on nourrit pour le travail, et puis, lorsqu’ils vieillissent, qu’on engraisse pour manger leur chair.

Il y en a d’autres qui vivent dans les champs en liberté, qu’on ne peut plier à la servitude, qui ne se laissent point séduire par des caresses trompeuses, ni vaincre par des menaces ou de mauvais traitements.

Les hommes courageux ressemblent à ceux-ci ; les lâches sont comme les premiers.