Page:De Lamennais - Paroles d'un croyant, 1838.djvu/95

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des pièges pour le perdre ? Les scribes et les pharisiens.

Qui disait de lui : Il est possédé ? Qui l’appelait un homme de bonne chère et aimant le plaisir ? Les scribes et les pharisiens.

Qui le traitait de séditieux et de blasphémateur ? qui se ligua pour le faire mourir ? qui le crucifia sur le Calvaire entre deux voleurs ?

Les scribes et les pharisiens, les docteurs de la loi, le roi Hérode et ses courtisans, le gouverneur romain et les princes des prêtres.

Leur astuce hypocrite trompa le peuple même. Ils le poussèrent à demander la mort de celui qui l’avait nourri dans le désert avec sept pains, qui rendait aux infirmes la santé, la vue aux aveugles, l’ouïe aux sourds, et aux perclus l’usage de leurs membres.

Mais Jésus, voyant qu’on avait séduit ce peuple comme le serpent séduisit la femme, pria son père, disant : Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.

Et cependant, depuis dix-huit siècles, le Père ne leur a pas encore pardonné, et ils traînent leur supplice par toute la terre, et par toute la terre l’esclave est contraint de se baisser pour les voir.

La miséricorde du Christ est sans exclusion. Il est venu en ce monde pour sauver, non pas quelques hommes, mais tous les hommes ; il a eu pour chacun d’eux une goutte de sang.