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Page:De Maricourt - Souvenirs d’un garibaldien.djvu/11

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SOUVENIRS D’UN GARIBALDIEN.

de poussière, épouvantaient les armées autrichiennes. En un moment je revis tout le passé de cette pauvre France écrasée à la suite de deux batailles perdues !

On parla politique. Le vieux monsieur à grande redingote, qui appartenait à cette école de Prudhommes qu’a fait éclore le règne de Louis-Philippe, dit des balourdises qui m’agacèrent les nerfs, et je quittai Pontarlier.

J’espérais arriver jusqu’à Dôle ; mais le train s’arrêta à Mouchard. Je vous fais grâce des mauvais calembours qui furent commis à cette occasion. Au lieu d’aller sur Dôle, je partis pour Lons-le-Saulnier, où j’espérais avoir des nouvelles de Garibaldi. J’y arrivai la nuit par une pluie battante. Aux abords de la gare, sur un fond brumeux, je vis une longue file de feux allumés éclairant les visages enfantins de soldats groupés en cercles autour des brasiers enflammés.

Étaient-ce des mobilisés, des francs-tireurs, des compagnies de marche ? Tout ce que je puis dire, c’est qu’ils étaient à peine vêtus d’une légère vareuse bleue, comme celle que portent