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SOUVENIRS D’UN GARIBALDIEN.

les gardes nationaux de nos plus pauvres villages, les paysans français et les ouvriers de Paris. Voilà donc tout ce qu’ils avaient pour se garantir du froid et de la pluie ? De pauvres jeunes gens ignorant les fatigues de la guerre, depuis quinze jours arrachés à leurs départements, était-ce là ce que la France pouvait opposer aux régiments épais et disciplinés du roi Guillaume ? Et si encore ils avaient eu des officiers ! mais les chefs n’en savaient pas plus que les soldats.

Enfin, au bout de deux jours, j’arrivai à Autun. En descendant de l’omnibus de l’hôtel de la Poste, je fus enchanté de rencontrer le visage d’un de mes vieux compagnons d’armes, coiffé d’un képi rouge.

— Nous t’attendions, Fortunio ! Mieux vaut tard que jamais.

— Et les amis ?

— Ils sont ici tous.

— Et le général ?

— Également.

Il m’offrit l’hospitalité dans sa propre chambre ; la soirée fut consacrée à fêter mon arrivée.