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SOUVENIRS D’UN GARIBALDIEN.

Je compris que Gambetta faisait bien d’obliger les cafés de fermer à dix heures, mais du moins il eût dû les autoriser à s’ouvrir dès le matin. C’est en vain que je cherchai un bouge quelconque pour y trouver cette boisson noirâtre que les limonadiers d’Autun appellent café quand ils la versent dans une tasse, et mazagran dans un verre,

Mon ami me dit de ne pas m’inquiéter, car à l’hôtel de la sous-préfecture où logeait Garibaldi, son ordonnance Eugenio se chargeait du café pour tout le quartier général.

— Qui vive ? cria la sentinelle.

— France ! répondit Galeazzi, et nous entrâmes à la sous-préfecture. Quoique l’aube ne blanchît pas encore à l’horizon, chacun était levé. Les officiers groupés autour de la grande cheminée, où brûlait un feu digne d’un château du moyen âge, causaient à voix basse ; d’autres, chargés d’ordres ou de dépêches, allaient et venaient. Là je rencontrai encore de vieilles connaissances, et je fus reçu par le général qui me demanda des nouvelles du pays.

Le jour même, attaché à l’état-major de Me-