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SOUVENIRS D’UN GARIBALDIEN.

notti, je me trouvai, pour ainsi dire, en famille avec le capitaine Sant’Ambrogio faisant fonction de chef d’état-major ; Baghino, mon petit ami Canessa de Gênes, Bonomi de Rome ; et je pus apprécier l’extrême affabilité de notre général.

L’état-major logeait dans une sorte de chalet au toit pointu, aux persiennes couleur d’espérance, une de ces charmantes maisonnettes qui doivent se présenter dans les rêves des bohèmes. On m’assigna une petite chambre élégante à grands rideaux aux plis moelleux, à travers lesquels la lune entrait silencieuse et discrète pour se poser sur les murailles garnies d’étoffes capitonnées.

Mon premier devoir était d’échanger les vêtements du pacifique citoyen contre ceux du guerrier, substituer un képi au chapeau de haute forme, un manteau au pardessus, une chemise rouge au paletot, de grosses bottes à mes bottines de citadin, un sabre à l’inoffensif parapluie, enfin un revolver à ma montre.

Mais dans Autun il y a peu de tailleurs militaires et plus de sabotiers que de bottiers. Bref, on me promit la vareuse rouge dans 5 jours, le