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SOUVENIRS D’UN GARIBALDIEN.

Je brûle un village, Vendenesse ; j’en traverse un second, Commarin, que domine un magnifique château. Là je dus m’arrêter parce que mon Léviathan avait perdu un fer.

Je demande un maréchal, et les habitants qui s’étaient enfuit en me prenant pour un uhlan, s’empressent de me conduire.

— Vous êtes Galibardien ?

— Garibaldien, vous voulez dire ? Oui.

— Vive Galibardi, notre sauveur[1] !

Et me voilà entouré de curieux qui examinent mon uniforme, admirent mon cheval géant, et m’accablent de questions sur Galibardi et ses fils ; on désire savoir si je suis son gendre. Pour me dérober à cet empressement, je veux tenir la jambe du cheval déferré, mais un beau petit vieillard, bien vert et sautillant, réclame l’honneur de me rendre ce service. Alors la foule

  1. Ici, l’auteur n’indique pas seulement que le nom propre est estropié, mais l’accent grave posé sur l’i final marque le manque de prosodie. L’accent tonique transforme l’avant dernière syllabe en longue. Comme nous prononçons tous les mots recto tono il en résulte, quand nous parlons italien sans connaître l’accentuation tonique, la plus pitoyable et ridicule cacophonie pour les oreilles transalpines.