Page:De Martigny - Mémoires d'un reporter, c1925.djvu/182

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l’enfoncer dans la veine bleue qu’il allait choisir, il voulut jeter un dernier regard à la glace. Mais au lieu de Petite Amie, il y vit Celle à laquelle il pensait chaque jour ; Celle qui avait su être le bon génie de la longue période de sa vie calme et régulière. Et tout à coup il entendit sa belle voix grave :

« Yo sabia que tu llorabas, he venido. »[1]

Dans cette belle langue castillane qu’elle employait souvent, pour bien marquer qu’elle restait étrangère au pays des neiges qu’elle abhorrait ; de son contralto passionné, elle le conjura de rentrer avec elle en Espagne. Elle l’implora de quitter son Canada de gel et de terne lumière, de venir

  1. « — Je savais que tu pleurais, je suis venue… »