Page:De Martigny - Mémoires d'un reporter, c1925.djvu/51

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mille Anglais chaque année assistent, il serait facile de séparer la race conquérante de la race conquise.

Mais Miss Smith était pauvre. Elle se laissa prendre par les sergents recruteurs de l’Armée du Salut. Débarquée à Québec au milieu de l’un de ces contingents de jeunes filles saines et robustes que l’Armée nous envoie chaque année, elle devint sans joie la servante du pasteur-missionnaire anglican détaché sur la Côte-Nord.

Débarquée à Bertsiamis, elle n’y vit pas grand’chose, sinon d’un côté la mer infinie, dure et méchante, de l’autre, la grande forêt mystérieuse. En bordure de la grève elle aperçut quelques cabanes en troncs d’arbre : les wigwams. Un peu plus