Page:De Martigny - Mémoires d'un reporter, c1925.djvu/69

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ter aux joues de la Dompteuse. Pour la première fois on la vit manifester une émotion. Ses beaux yeux de saphir chavirèrent, sa tête se renversa dans une envolée de rêve. Sans doute eut-elle à ce moment, dans une sensation de vertige, l’impression que ses désirs allaient se réaliser…

Elle approcha gravement sa belle tête au pur profil, de la tête de l’Indien. Mettant sa main sur son épaule, l’attirant tout près d’elle, elle lui murmura à l’oreille, dans sa langue à lui, dans le dialecte algonquin, les quelques mots sourds et rauques qu’elle avait appris :

— Je t’aime, mon Grand Chasseur.

Et ses beaux bras blancs se nouèrent au cou de cuivre de son amoureux sauvage.