Aller au contenu

Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Le More sera flatté, Seigneur. Vous ne connaissez pas ces gens-là…

— Cela m’est indifférent… Comme tu voudras… C’est ton affaire…

— Soyez tranquille, Majesté… un mot seulement…

— Ne demande rien… Je n’aime pas… Je t’ai dit : C’est ton affaire… Je ne veux rien savoir… comme tu voudras.

Thibault s’inclina respectueusement.

En descendant l’escalier, le roi de nouveau s’assombrit, et passant la main sur le front :

— Briçonnet… hein ?… Briçonnet… Comment crois-tu ? Que voulais-je dire ?… Ah ! oui… Il faut le défendre… C’est un innocent… il y a offense… Je ne puis le souffrir cela. Je suis un chevalier !

— Sire, bannissez ces soucis : nous avons d’autres sujets. Plus tard, en revenant de Jérusalem…

— Oui… oui… Jérusalem ! murmura le roi avec un pâle sourire méditatif.

— La main de Dieu conduit Votre Majesté vers les victoires, continua Briçonnet. Le doigt de Dieu montre le chemin aux croisés.

— Le doigt de Dieu !… le doigt de Dieu !… répéta Charles VIII solennel, inspiré, les yeux levés au ciel.