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Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/192

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VIII

Huit jours après, le jeune duc mourait.

Sentant sa mort proche, il avait supplié sa femme de lui accorder une entrevue avec Léonard, mais elle lui avait refusé. Monna Druda avait convaincu Isabelle que les gens ensorcelés ressentaient un irrésistible désir de voir celui qui les avait perdus.

Et la vieille continuait à frotter soigneusement le malade avec de l’huile de scorpion. Les médecins le tourmentèrent jusqu’à la fin avec leurs saignées.

Il expira doucement.

— Que Ta volonté soit faite ! furent ses dernières paroles.

Le More donna ordre de transporter de Pavie à Milan le corps du défunt et de l’exposer solennellement dans la cathédrale.

Les seigneurs se réunirent au palais et Ludovic, après avoir assuré que la mort prématurée de son neveu lui causait une douleur profonde, proposa de déclarer le petit Francesco, fils de Jean Galéas, héritier légitime. Tous s’y opposèrent, affirmant qu’on ne pouvait confier un tel pouvoir à un mineur, et supplièrent le More, au nom du peuple, d’accepter le sceptre ducal. Hypocritement, il refusa. Puis, comme à contrecœur, céda à leurs prières.