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Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/289

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traîne continuellement ici pour offrir ses produits. Je vous disais toujours : Prenez garde…

— Que faire, que faire, mon Dieu ? balbutiait le duc, blême.

On entendait frapper à la porte de la rue.

La servante se précipita dans l’escalier.

— Cache-moi, cache-moi, Lucrezia !

— Altesse, répondit la jeune fille, si madonna Béatrice a des soupçons, elle fera fouiller toute la maison. Ne vaudrait-il pas mieux vous montrer franchement à elle ?

— Non, non, Dieu me préserve, que dis-tu là, Lucrezia ? Me montrer ! Tu ne sais pas quelle femme elle est !… Ô Seigneur ! il est effrayant de songer aux conséquences… Tu sais qu’elle est enceinte… Mais cache-moi, cache-moi donc !

— Vraiment, je ne sais…

— N’importe où, mais plus vite !

Le duc tremblait et, en cet instant, ressemblait plus à un voleur pris en flagrant délit qu’au descendant du fabuleux héros Anténor le Troyen, compagnon d’Énée.

Lucrezia le conduisit à travers sa chambre dans sa salle d’atours et le cacha dans une des grandes armoires murales, qui servaient de garde-robe chez les dames de haut rang.

Ludovic le More se tapit dans un coin, parmi les robes.

« Que c’est bête ! songeait-il. Mon Dieu, que c’est bête ! Absolument comme dans les contes de Saquetti ou de Boccace. »