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Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/406

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XIII

Il le conduisit dans sa chambre, voisine de l’atelier, ralluma le feu et, lorsque la flamme crépita, dit qu’il avait besoin d’une planche pour un tableau.

Léonard espérait que le travail tranquilliserait le malade. Il avait prévu juste. Peu à peu, Giovanni se calma. Avec une grande attention, comme s’il se fût agi d’une œuvre importante, il aida le maître à imprégner le bois avec un composé d’alcool, d’arsenic et de sublimé. Puis ils commencèrent à étendre la première couche en bouchant les rainures avec de l’albâtre, de la laque de cyprès et du mastic, égalisant les différences avec un ébauchoir. Comme toujours, le travail brûlait, semblait un jouet entre les mains de Léonard. En même temps, il donnait des conseils, enseignait comment il fallait monter un pinceau, en commençant par les gros, les plus durs, en poil de porc, enserrés dans du plomb, et en finissant par les plus fins et les plus doux en poil d’écureuil, enchassés dans une plume d’oie.

La pièce s’imprégna de l’agréable odeur de térébenthine et de mastic, qui rappelait le travail. Giovanni frottait de toutes ses forces la planche avec un morceau de peau imbibée d’huile de lin chaude. Ses frissons avaient disparu. Un instant, fatigué, le visage rouge, il s’était arrêté et regardait le maître.