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Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/415

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figure maladive, enveloppé dans sa cape grise, Cesare ressemblait à une sinistre apparition.

Giovanni se leva et ils continuèrent la route ensemble, silencieux. Seules les feuilles sèches craquaient sous leurs pas.

— Il sait que nous avons fouillé dans ses papiers ? demanda enfin Cesare.

— Oui, répondit Giovanni.

— Et, naturellement, il ne se fâche pas. J’en étais sûr. L’éternel pardon ! déclara Cesare avec un rire forcé et méchant.

Ils se turent à nouveau. Un corbeau avec un croassement enroué vola au-dessus du canal.

— Cesare, dit très bas Giovanni, tu as vu le Christ de la Cène ?

— Oui.

— Eh bien ? comment le trouves-tu ?

Cesare se retourna brusquement.

— Et toi ? demanda-t-il.

— Je ne sais pas… il me semble…

— Dis-le franchement. Il ne te plaît pas ?

— Non. Mais je ne sais. J’ai dans l’idée que… ce n’est pas le Christ.

— Pas le Christ ? Et qui donc ?

Giovanni ne répondit pas, ralentit le pas et baissa la tête.

— Écoute, continua-t-il pensif, as-tu vu le dessin, l’autre dessin de la tête du Christ, au crayon de couleur, où il est représenté presque enfant ?

— Oui, un enfant à cheveux roux, à front bas, à