L’artiste promit sa réponse sous peu de jours.
En approchant de sa maison, il aperçut un attroupement et pressa le pas. Giovanni, Marco, Salaino et Cesare portaient, probablement à défaut de civière, sur une des énormes ailes, brisée et déchirée, de la nouvelle machine volante, leur camarade, le forgeron Astro da Peretola, les vêtements en lambeaux, ensanglanté, le visage livide. Ce que le maître craignait était arrivé. Le forgeron avait voulu essayer les ailes, s’était élevé deux ou trois fois, puis de suite était tombé et se serait tué immanquablement si l’une des ailes ne s’était accrochée à une branche d’arbre. Léonard aida à rentrer le brancard improvisé dans la maison, et lui-même déposa avec précaution le blessé sur son lit. Lorsqu’il s’inclina au-dessus de lui pour examiner ses plaies, Astro reprit connaissance et murmura en fixant sur Léonard un regard suppliant :
— Pardonnez-moi, maître !
IV
Dans les premiers jours de novembre, après de splendides fêtes données en l’honneur de sa fille nouveau-née, Louis XII, après avoir reçu le serment des Milanais et nommé gouverneur de la Lombardie le maréchal Trivulce, repartit pour la France.
La tranquillité était rétablie dans la ville, mais