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Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/477

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village où vivait son vieil oncle Francesco da Vinci, le frère de son père, enrichi dans le commerce des soies. Seul, de toute la famille, il aimait son neveu. L’artiste voulait le voir et faire admettre dans sa maison son élève le mécanicien Zoroastro da Peretola, non remis encore de sa chute et menacé de rester infirme pour le reste de sa vie. Léonard espérait que l’air des montagnes, le calme de la campagne le guériraient plus vite que les drogues.

Monté sur une mule, Léonard quitta Florence par la porte d’Al Prato en suivant le cours de l’Arno. À Empoli, il abandonna la grande route, et s’engagea dans un chemin de traverse qui coupait les collines basses.

La journée était chaude, nuageuse. Le soleil pâle, voilé, se couchant dans le brouillard, annonçait le vent du nord. L’horizon s’élargissait de chaque côté. Les collines s’élevaient imperceptiblement, laissant pressentir les montagnes. Tout était d’un gris vert, atténué, neutre, rappelant le Nord. La montée était lente et continue ; l’atmosphère plus légère. Léonard évita San Ausano, Calistri, Lucardi et la chapelle de San Giovanni. Le crépuscule tomba. Les nuages se dissipèrent. Le ciel se para d’étoiles. Le vent fraîchit.

Tout à coup, derrière le dernier tournant, le village de Vinci se découvrit. Les collines s’étaient transformées en montagnes, la plaine en collines. Sur l’une d’elles s’élevait un village compact. Sur le fond sombre du ciel se détachait légère la tour noire de l’ancienne forteresse. Dans les maisons les lumières s’allumaient.

Après avoir traversé le pont, Léonard tourna à droite,