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Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/478

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et suivit un étroit sentier entre les potagers. Une branche d’églantier, par-dessus une clôture, frôla doucement son visage, comme si elle l’eût embrassé dans l’obscurité, et l’embauma de sa fraîcheur parfumée.

Devant la vieille porte en bois, il mit pied à terre, ramassa une pierre et frappa. C’était la maison qui avait appartenu à son aïeul Antonio da Vinci, maintenant à son oncle Francesco, et où Léonard avait passé son enfance.

Personne ne répondit. Dans le silence, on entendait le murmure du torrent au bas de la côte. En haut, dans le village, les chiens éveillés aboyèrent. Dans la cour, un chien, très vieux probablement, leur répondit.

Enfin, portant une lanterne, un vieillard voûté sortit. Il était dur d’oreille et longtemps ne put comprendre qui était ce Léonard. Mais lorsqu’il le reconnut, il pleura de joie, faillit laisser choir la lanterne et, baisant les mains du maître que quarante ans auparavant il avait porté dans ses bras, ne cessa de répéter à travers ses larmes :

O Signore ! Signore ! Leonardo mio !

Juan Baptisto, le vieux jardinier, expliqua que messer Francesco était absent pour deux jours. Léonard décida de l’attendre, d’autant plus que le lendemain matin devaient arriver de Florence Zoroastro et Giovanni Beltraffio.

Le vieillard le conduisit dans la maison vide en ce moment, car les enfants de Francesco vivaient à Florence : il s’agita, appela sa petite-fille, jolie blondinette de seize ans, et lui commanda le souper ;