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Maurits De Meyer.

d’un conte breton du livre Rond den Heerd, par A. de Cock, pg. 131.

Le curé Leroy s’est permis de transformer la tradition orale à sa guise. Dans une lettre, il nous informe que dans un conte de son troisième volume, il a ajouté de nombreuses historiettes qu’il a puisées dans sa propre fantaisie. Dans le Biekorf, Bruges, 1890, qui est la continuation de Rond den Heerd, la plupart des contes populaires sont communiqués par le curé Leroy. Cette revue contient en outre plusieurs traductions de contes étrangers, sans renvoi à la source ; on ne fera donc usage du matériel entassé dans les vingt six années de cette revue qu’avec la plus grande réserve.

Dans le Limbourg flamand, des prêtres admirateurs et amis de G. Gezelle, avaient fondé en 1885 la revue ’t Daghet in den Oosten, pour réaliser dans leur contrée l’œuvre commencée par Rond den Heerd dans la Flandre Occidentale. La première année déjà de sa publication, elle donna sujet à critique. « Il serait utile que la rédaction fît une déclaration formelle au sujet de la manière dont les contes ont été notés. » Ainsi A. Gittée dans la Revue des Traditions Populaires I, 183. En général, les contes populaires édités dans ’t Daghet, l’emportent sur ceux parus dans Rond den Heerd, Biekorf ou Vlaamsche Zanten. Plusieurs même ont été édités d’une manière parfaite. Douze contes du Limbourg, communiqués à cette revue par le curé A. Cuppens, après avoir été revisés par G. Gezelle, furent publiés dans un recueil spécial : Twaalf Vertelsels op zijn Limburgsch, Louvain, 1906.

Le trait dominant de cette seconde période dans l’étude du conte populaire en Flandre, est son caractère local et religieux, ainsi qu’un manque d’intention scientifique.

Grâce au travail assidu de l’orateur et poète Pol de Mont, l’étude des traditions populaires a pu s’élever a la hauteur d’une science spéciale. Petit à petit, on a com-