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en saintonge

protection à me suivre dans les dangereuses contrées d’où j’ai eu le bonheur de la tirer. »

— « Alors vous refusez ?… »

— « Oui, Madame. »

— « Capitaine, vous refusez d’écouter une mère qui défend l’honneur de sa maison. Mon fils, je le sais, me bénira plus tard de l’avoir empêché de commettre cette irréparable folie. Mais je me suis donc trompée en comptant sur votre générosité… »

— « Vous vous êtes trompée, en me croyant capable de commettre une infamie ! »

— « La misérable : Malheur à elle, qui vient se placer entre mon fils et moi ! »

— « Prenez garde, Madame ! ne vous préparez pas le regret de cruelles paroles. »

— « Ah ! je ne regrette qu’une chose : c’est de ne pas avoir empêché Philippe de faire ce néfaste voyage. Il a l’âme aventureuse, cet enfant ; son caractère capricieux l’attache à sa sauvagesse, j’en suis convaincue. »

— « Le destin a de bien étranges caprices aussi cette histoire que ma protégée a racontée à votre fils, la connaissez-vous, Madame ? »

— « Je me suis bien gardée d’entendre ces indignités. »

— « Hélas ! Madame la Comtesse, j’aurai donc l’honneur de vous la dire moi-même, cette histoire invraisemblable. Mon récit, je le sais, vous paraîtra bien romanesque, mais je puis vous en