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en saintonge

garantir la véracité. » — Et sans attendre l’autorisation il commença :

— « À l’époque de votre mariage, vous vous en souvenez sans doute, votre noble époux pleurait encore la disparition de son frère, parti mystérieusement après la mort de sa femme, une Espagnole qu’il adorait… »

La comtesse était visiblement agacée ; elle répondit :

— « Quel rapport peut-il y avoir entre cette tragique histoire et la fable d’une aventurière ? »

Sans répondre à cette apostrophe, le capitaine continua : « Mon ami, le comte Samuel de Savigny, ne donna jamais d’autres nouvelles que ce testament qu’il avait laissé sur la table de son frère, et qui établissait celui-ci héritier de son titre. Le comte Samuel n’est jamais revenu : Vous êtes authentiquement comtesse de Savigny.

Nulle autre ne saurait porter plus dignement ce titre, ajouta galamment le marin. Le comte Samuel ne reviendra jamais : il est mort. Mais c’est sa fille que j’ai retrouvée dans les forêts du Nouveau-Monde. »

La comtesse eut un geste d’effarement, son visage exprima successivement l’étonnement et la colère.

Champlain, sans beaucoup faire attention à son émotion, raconta dans tous les détails la rencontre fortuite de Fleur des Ondes et de Philippe, et la tragique aventure de Samuel. Tirant de son