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prologue

épouvantable. Madame pleure et supplie ; le duc frappe du poing sur les meubles et crie : voleuse ! fausse comtesse ! mauvaise sœur !… et des noms plus malveillants encore. »

« Quelle inconcevable façon ont donc ces Espagnols. Si au moins ils avaient la décence de se quereller dans leur langue ! pensa Olivier. »

« Je n’ai pas attendu plus longtemps, continua Simon, sachant que vous deviez revenir de ce côté ; j’accours vous prévenir, pendant que Rémi fait le guet, car bien sur, cet Espagnol-là est fou ! »

Olivier se pencha en avant, et lança son cheval ventre à terre.

Comme il descendait de sa monture, en face du château, il rencontra le duc qui sortait, l’air digne, la mine correcte.

« Bonsoir, Monsieur de Savigny ! Je savais le départ de mon beau-frère, et j’étais venu pour consoler ma sœur de cette première séparation ; mais cette petite femme est plus courageuse que je ne le croyais, et je m’en vais bien tranquille : elle attendra en personne raisonnable le retour de son époux. »

Il ajouta quelques mots sur la température, et de bons souhaits à l’adresse du comte qui était menacé de voyager sous l’averse, puis il redit bonsoir et partit.

« Quoi ! vous vous en allez déjà ? lui cria